1.6.10

Parce que les vieux connaissent la chanson


Après le récit des play-offs de la conférence Ouest, Coup De Pied Au Cul revient sur les phases finales à l'est.

Pour contrer les Paisley Park Lakers, un seul homme était attendu : le surhomme, celui qui danse mieux que tous (n’en déplaise à Joakim Noah), celui qui chante lorsque le DJ de la Gund Arena passe un morceau d’Eminem, celui autour de qui tout gravite, devant lequel les foules s’émeuvent. Les années 1980, ont été marquées par le duel entre Michael Jackson et Prince ; deux décennies plus tard, David Stern veut sa joute générationnelle entre l’arrogant Kobe et King James.

Il s’en était fallu de peu l’an dernier. Par conséquent, Cleveland a mis le paquet pour ne pas se louper en 2010. Avant le début de la saison, Shaquille O’Neal venait grossir la peinture des Cavs. Bien évidemment, la hantise de voir Lebron quitter l’Ohio en fin de saison poussait les dirigeants à compléter le roster. Peu avant février, ils donnaient la touche finale à la préparation de leur tournée triomphale avec l’arrivée d’Antawn Jamison. Les pontes de la NBA fermaient même les yeux sur l’étrange aller-retour de Zydrunas Izgaulkas.

L’équipe de Mike Brown finissait en tête, LBJ était mis au repos avant les play-offs et aucune équipe ne semblait vraiment en mesure de sortir ce beau monde de sa dynamique. Et encore moins les Celtics que l’on croyait trop usé pour mettre à mal le block buster mis en place par Danny Ferry. Ainsi, pendant que les regards étaient rivés vers le combat que se livraient Milwaukee et Atlanta, le Boston Celtics Orchestra s’accordait face au Heat du soliste Dwayne Wade.

Lebron recalé

En demi-finale de conférence, l’affiche Cleveland-Boston était censée asseoir la suprématie du King. Le Big Band du Massachusetts répond pourtant présent : au trombone, les bras tentaculaires du bondissant Rondo affolent la défense des Cavaliers. L’atmosphère est lourde, les deux équipes entretenant une rivalité pour le moins haineuse. Raillé pendant la saison régulière, Rasheed Wallace s’enflamme au saxophone tandis que la trompette de Ray Allen claironnait derrière l’arc aussi purement que celle de Miles Davis lors des jam-sessions de la nuit new-yorkaise. Dans la raquette, Garnett gérait le rythme à la batterie en jouant des coudes pendant que la contrebasse de Paul Pierce swinguait bien trop fort pour l’adversaire. Le concert prenait fin après six rappels : direction Orlando pour la finale de conférence.

Après The Flash et The Chosen One, l’obstacle suivant des Celtics changeait de costume : Dwight Howard, le colosse au slip rouge, devait massacrer l’intérieur de Beantown et libérer Jameer Nelson, Vince Carter, Mike Pietrus et Rashard Lewis – qui a atteint le sommet de la lose lors de la série – pour que les quatre larrons puissent disposer d’un maximum de ticket shoots.

En bon chef d’orchestre, Tom Thibaudeau (le stratège défensif de Boston) a donné plus d’importance aux choristes. A tour de rôle, Perkins, Big Baby Davis et Tony Allen sortaient du banc pour venir harceler les Magics. Le plan fonctionne, les hommes de Van Gundy frôlent le sweep. Pour finir en beauté, Doc Rivers choisit le bon moment pour lancer le solo de guitare de Nate Robinson : 13 points en huit minutes. Le public est chauffé à blanc, le trophée Larry O’Brien est en vue.

En vue, peut être mais bien malin sera le bookmaker capable de trancher entre le collectif des Lakers et celui des Celtics. Un bon vieux doute qui n’est pas pour nous déplaire.

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