12.6.10

Comment briller durant la Coupe du Monde ?



La coupe du monde commence finalement : le moment tant attenu pour certains, la goutte qui fait déborder le vase pour d’autres. Entre soirées télés plus ou moins potaches et débats interminables sur le onze choisi par tel ou tel coach, Coup De Pied Au Cul vous propose le trio disque-film-livre pour être out tout en restant in.

Pop’n foot

Un disque sur le foot produit par un ancien footballeur ? Ils veulent nous faire partager ce qu’ils cachent avec leurs casques vissés sur les oreilles ... A vrai dire, Johan Micoud, ancien international Français passé par Bordeaux et Brême, a eu le nez creux et l’oreille attentive pour produire un disque qui est une jolie passe décisive aux mélomanes contrariés par les tubes de l’été. Dans un registre proche de Mehmet Scholl (ancien milieu de terrain du Bayern Munich et producteur à ses heures perdues), le Girondin reconnaît lui-même : « Ecouter du rock n’était pas une manière de me révolter mais je ne me suis jamais senti complètement intégré dans ce milieu. J’ai eu pas mal d’accrocs avec ceux qui n’aimaient pas ma façon de penser, de m’habiller ... ». Coup De Pied Au Cul vous commente le match disputé par l’équipe de Pop’n foot.

C’est Dyonisos qui donne le coup d’envoi avec La Belle Au Bond”. L’esprit est assez loufoque mais il présente l’identité de jeu de l’album : se servir du football pour dériver vers des sujets variés. En clair, on évite déjà un album concept sur lequel des artistes auraient mis en chanson l’histoire du foot. Laissons ça à Francis Lalanne. Après quelques passes au milieu, Luke hérite du ballon en défense centrale : libéro classieux et romantique, il lance une grande ouverture vers son ailier breton.

Bikini Machine hérite de la gonfle sur le flanc droit. Avec “Batch Of Goals”, le groupe rennais envoient du bois sur de l’électro rock. Voilà les premiers dribles de l’album et les premiers riffs font chavirer le préposé au marquage qui ne voie pas le centre partir. On frôle le premier but. Naturellement, on sent ensuite l’expérience de Micoud qui canalise les siens ; ne pas jouer sur un tempo trop élevé au risque de se griller. Il alterne donc temps faibles et temps forts avec des ballades nostalgiques. Le milieu gère ainsi le rythme du match en conservant un élan offensif frappé du sceau britannique (”Manchesthoo” et ”You’re The One”)

A la mi-temps, Zebda vient remettre le prix du fair-play. Pas le temps pour la pause pub, le kop reprend ses chants et Aspo propose une ode reggae aux deux équipes de Manchester : « We’re speaking of good football, they can never beat Manchester at home ».

Après l’excellent Arsène où Oxmo Puccino pose son timbre inimitable et son flow si jazzy, Miossec ramène sa plume. “Evoluer en 3ème division” est le moment de grâce de l’album. L’ouverture parfaite, celle qui donne du sens au but. Le morceau capte l’esprit entier du disque et se promène entre la nostalgie, l’auto-dérision, un texte percutant et une mélodie prenante.

La fin du match est un pur plaisir. Sur “United” de Richard Jones, on ressent presque cette sensation étrange de plénitude lorsque l’effort devient une fin en soi. Une ballade construite pour les infatigables de l’entrejeu sur qui repose la récupération du ballon. Le morceau suivant, en revanche, est celui des croqueurs, du n°10 qui se voit trop beau. Les chœurs sont gênants et on entend l’accent français du chanteur sur “Broken Kids Society”... Fort heureusement, une reprise de ”The KKK Took My Baby Away” des Ramones vient se moquer du PSG et nous redonne le sourire.

Dans les arrêts de jeu, Yann Seul donne un côté western spaghetti à la rencontre entre Battiston et Harald Schumacher. Il raconte le choc en se plaçant du côté du portier allemand. Finalement, Micoud ramène tout le monde aux vestiaires avec un slam sobre sur les tournois de foot en catégorie poussin. Le coach et les joueurs ont fait du bon boulot, le président va devoir doubler les primes !

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