12.6.10

comment briller durant la Coupe du Monde ?


Libero

Pour son premier tir au but en tant que réalisateur, Kim Stuart Rossi met son équipe sur de bons rails en se jouant joliment du portier adverse. Plus connu pour son rôle dans Romanzo Criminale, il propose ici une chronique familiale qui navigue entre le drame et la comédie sociale. Le film s’articule autour du jeune Tommi et des relations qu’il entretient avec sa famille, ses camarades de classe, le sport mais principalement la banalité du quotidien.

Saisissant de justesse, on prend la mesure de l’équilibre précaire sur lequel la cellule familiale repose aujourd’hui. Troublant de maturité, Tommi porte un regard désabusé sur l’hédonisme irresponsable et inconscient de sa famille. Libero se développe dans une retenue progressive qui explose à chaque colère du père de Tommi. On est alors dans une agressivité qui trouve complètement sa place dans cette apocalypse familiale.

La mère de Tommi est la principale cause des colères du père. Aussi folle que volage, c’est un fantôme envers lequel Tommi éprouve une gêne indicible. Son père, caractériel à souhait, est un caméraman indépendant dont l’estime de soi est au moins proportionnelle au mépris qu’il a envers sa condition et contre laquelle il lutte pour élever ses enfants dignement. Au niveau de Tommi, cela tient dans l’espoir de le voir triompher au cent mètre nage libre. Frustré par la natation, Tommi se rêve en milieu de terrain de l’équipe du foot. Pour son père, le foot « est un sport de connards, tous les abrutis en font. La natation est plus noble ».

Une fresque familiale émouvante où le football tient un rôle moins mineur qu’on peut le croire.

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